Un secteur en difficulté mais porteur d’avenir
Le mardi 21 octobre 2025, de 9 h 30 à 13 h, une conférence-débat se tiendra au 17, rue de l’Amiral Hamelin, à Paris, sur un thème majeur : « Accroître la part de marché des luminaires fabriqués en France : est-ce pour demain ? ». À l’initiative de Prismes Éditions et du média LUX, avec le soutien de la sénatrice Anne-Marie Nédélec, l’événement réunira industriels, experts et représentants publics.
Le constat est connu : depuis plusieurs années, la filière française de l’éclairage s’est fragilisée. De nombreuses fermetures ont marqué le territoire : Comatelec Schréder et Artemide à Saint-Florent-sur-Cher, Europhane et Holophane aux Andelys, la Manufacture des Lumières à Saint-Georges-de-Mons, ou encore les sites Philips Éclairage Signify de Lamotte-Beuvron et Miribel.
Des signaux positifs de relocalisation
Cependant, le panorama n’est pas uniquement celui d’un déclin. Plusieurs entreprises ont fait le choix de rapatrier leur production depuis la Chine vers l’Hexagone. Ainsi, ASled à Cholet, Ledpower à Nevers, Loupi à Pantin, ou encore Lucibel à Barentin et Montreuil, démontrent que la relocalisation n’est pas une utopie.
D’autres acteurs s’engagent résolument dans la défense du « fabriqué en France », en s’appuyant sur des certifications et distinctions telles qu’Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV), La French Fab, Origine France Garantie, ou encore des marques régionales.

Un programme riche pour un enjeu national
Au programme de la conférence-débat :
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Un état des lieux de la filière et des parts de marché occupées par le « fabriqué en France », présenté notamment par Aude Grard (Prismes Éditions) et Jean-Marie Croué (Syndicat du luminaire).
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Le rôle des certifications, avec l’intervention de Gilles Attaf, président d’Origine France Garantie, qui présentera l’intérêt d’une grille spécifique pour les luminaires et son impact sur le consommateur.
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Les bénéfices environnementaux et sociétaux d’une production locale, analysés par Jean-Marie Croué et par l’étude menée par le cabinet Utopies.
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Le point de vue des prescripteurs et donneurs d’ordre, avec les contributions de l’ACE, du CCFLED et de plusieurs industriels du secteur.
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Des actions de filière, à travers la présentation du Livre blanc du collectif Rivalen, par son président Tristan de Witte.
La matinée se conclura par une table ronde animée par Jacques Darmon (LUX), avec la participation de la sénatrice Anne-Marie Nédélec, afin d’explorer une question centrale : comment favoriser l’achat de luminaires fabriqués en France dans les appels d’offres publics et privés ?
Une filière entre désindustrialisation et rebond
La situation de l’industrie française du luminaire illustre une tension que connaissent nombre de secteurs : désindustrialisation marquée d’un côté, volonté de relocaliser et de reconstruire une filière compétitive de l’autre. Les fermetures massives des dernières décennies contrastent avec les efforts de quelques pionniers qui démontrent qu’un « retour » en France est possible, notamment pour répondre aux enjeux de durabilité et de proximité.
Au moment où la transition énergétique impose de repenser nos modes de consommation et nos infrastructures, la lumière produite en France ne relève pas seulement d’un choix esthétique ou patrimonial. Elle devient un enjeu stratégique. La relocalisation des luminaires pourrait être à la fois une réponse aux exigences environnementales, une source de valeur ajoutée industrielle et un vecteur de fierté nationale.